🎙️ Entretien avec Stéphane et Soizic, co-fondateurs de Farm'in, l’application qui connecte les consommateurs aux producteurs locaux

Rédigé le 09/06/2025
Farm'in


Dans un contexte oĂą l’alimentation locale, durable et responsable devient une prioritĂ©, deux passionnĂ©s ont dĂ©cidĂ© de crĂ©er un pont numĂ©rique entre les producteurs et les consommateurs. StĂ©phane Boschung, fondateur et dĂ©veloppeur de l’application Farmin, et Soizic Le Havennec, associĂ©e et  Community Manager, reviennent avec nous sur la naissance et l’évolution de leur projet. Une aventure portĂ©e par l’envie de faire simple, utile… et surtout humain.

Une idée simple, une ambition claire

Stéphane Boschung: L’idée de départ était très simple: permettre à n’importe qui de trouver facilement un point de vente à la ferme, près de chez lui, selon ce qu’il cherche – fruits et légumes, viandes, produits laitiers, etc. On voulait aussi répondre à un vrai besoin du côté des producteurs, souvent peu présents dans le monde numérique. L’application était donc le pont parfait entre ces deux univers.

Soizic Le Havennec: Et comme on s’est vite rendu compte que la création d’une appli demandait aussi une vraie présence sur les réseaux sociaux, j’ai rejoint le projet très tôt. Il fallait créer du contenu, développer la visibilité, gérer les messages, et créer une vraie communauté autour de Farmin.



Apprendre à coder… en codant

Stéphane: C’était vraiment un parcours du combattant. J’avais quelques vieilles bases de code, mais rien de solide. Il a fallu tout réapprendre en même temps que je créais l’application. J’ai utilisé des bibliothèques, j’ai adapté des morceaux de code, et surtout, j’ai passé des nuits entières à faire, défaire, tester. La vision produit, elle, était claire dès le départ. Mais comment la rendre concrète, ergonomique, accessible à tous? C’était le vrai défi.

Soizic : De mon côté, je me suis formée « en marchant », avec les réseaux sociaux. Je regardais comment les autres projets faisaient, ce qui fonctionnait ou non. J’ai appris à sentir ce qui parlait à notre communauté, et comment adapter le ton, le visuel, la fréquence. C’est un apprentissage quotidien, pour nous deux.

Les premiers retours, une claque positive

Stéphane : Dès qu’on a commencé à parler de l’appli, les retours ont été très enthousiastes. Beaucoup de gens trouvaient le projet super, même s’ils ne voyaient pas encore comment on allait le mettre en place. Et une fois qu’on a eu les premiers testeurs – ce qui n’était pas simple, car Google demande un certain nombre de retours avant de publier une appli – les gens ont validé tout de suite. On a compris qu’on tenait quelque chose.

Soizic : Les publications dans certains groupes locaux sur Facebook ont explosé. Des gens d’un peu partout en Suisse romande – et même d’ailleurs – réagissaient, partageaient, posaient des questions. C’était une vraie validation du besoin. Et on a vu que l’application pouvait vraiment servir à faire redécouvrir les circuits courts.

​



Une appli qui dépasse son intention première

Stéphane: Ce qui est fou, c’est que certains utilisent maintenant Farmin pour organiser leurs balades, voire leurs vacances autour des fermes. On pensait cibler uniquement les gens chez eux qui veulent manger local, mais finalement, il y a aussi un usage touristique, curieux. D’autres nous contactent pour référencer leurs marchés, proposer des événements, ou même publier des recettes.

Soizic: Et on a fait grandir l’application avec eux. On a ajouté des articles, des astuces pour consommer mieux, une section “événements”, une carte des marchés. On a aussi lancé un blog, traduit l’appli en anglais, et on est présents sur toutes les grandes plateformes sociales. On a bien dépassé l’annuaire agricole de départ!

La suite? Grandir, mais sans perdre l’âme

Stéphane: L’objectif, ce serait de pouvoir former une petite équipe de 4 personnes. Aujourd’hui, on est encore très artisanaux dans la manière de faire. Mais on aimerait renforcer la production de contenu, l’ajout de points de vente, l’animation du blog. Et côté développement, on prépare quelques surprises… qu’on annoncera début 2026!

Soizic: On veut continuer à faire de Farmin un outil utile, simple, humain. Et toujours proche des utilisateurs. Parce qu’au fond, c’est eux qui nous guident.

Un dernier mot aux porteurs de projet

Stéphane: Si j’ai un conseil, c’est : croyez en vos idées. Si on écoute tous ceux qui disent “ce n’est pas possible”, on ne fait rien. On n’avait pas les compétences au départ, mais on avait la volonté d’apprendre. Et ça, c’est une compétence en soi. Ne comptez pas vos nuits blanches, apprenez, testez, ratez, recommencez. Et surtout, ne lâchez jamais. Petit à petit, l’oiseau fait son nid...